Autre fête locale typique de chez nous enfin chez moi plutôt
La Saint MartinLa fête et son évolutionFête plusieurs fois séculaire, la Saint-Martin n'est plus célébrée en 2000 comme elle l'était encore en 1900…
Ainsi, la date du défilé n'a pas toujours correspondu au seul 10 novembre, et les enfants participaient autrefois à la fête habillés de vêtements particuliers. Mais tout comme aujourd'hui, le défilé se faisait en chansons, et de nombreuses lanternes illuminaient le cortège. Et pour les courageux chercheurs d'ânes, il y a toujours eu des récompenses...
La dateOn sait que du début du XIXème siècle à la première guerre mondiale, Saint-Martin était fêté deux jours, à date fixe, le 10 et 11 novembre. Les processions débutaient à dix-sept heures, heure solaire. Le rituel était probablement déjà le même plusieurs décennies auparavant.
Depuis la fin du premier conflit mondial, la fête est circonscrite au 10 novembre, l'Armistice étant fêté le jour suivant. Cet hasard du calendrier desservit sans doute les festivités dans un premier temps, les Dunkerquois étant logiquement peu enclin à faire la fête la veille d'une si funeste commémoration. Le temps ayant pansé les plaies et allégé les mémoires, beaucoup trouvent aujourd'hui plutôt pratique la présence d'un jour férié le lendemain de la Saint-Martin. Les enfants n'ont pas à faire leurs devoirs avant de partir, et peuvent se reposer le lendemain…
Les vêtementsLe port de vêtements de pêcheurs et de bottes, en référence à la tenue vestimentaire des jeunes héros commémorés, fut pratiqué jusqu'à la belle époque. Puis cette pratique se perdit, probablement en partie à cause du déclin de la pêche sur Dunkerque, qui raréfia jusqu'à la possession de ce type de vêtements …
Sur cette carte postale datant de la Belle Epoque, on distingue nettement les cirés portés par les enfants.
Les lanternesLes torches des toutes premières commémorations se transformèrent peu à peu en lanternes, moins dangereuses à manipuler. La lanterne traditionnelle, la « papier lantern », est en forme de pyramide renversée. Les parois intérieures, au centre desquelles brûle la bougie, sont huilées. La lanterne est maintenue en hauteur à l'extrémité d'une baguette de bois, et parfois décorée d'images d'Epinal découpées ou simplement peinte. Certains enfants utilisaient des fanaux, ces lanternes servant sur les bateaux et qu'il leur était facile de récupérer à l'époque où la pêche était encore le moteur de l'économie dunkerquoise.
Puis peu à peu se développa aussi l'usage de betteraves sculptées, préalablement « récupérées » auprès des maraîchers. Ces betteraves sont vidées jusqu'à en devenir translucides et des trous, permettant l'évacuation de la fumée et aussi la manipulation de la bougie, sont percés. Ces fentes, taillées de sorte à constituer une bouche, un nez et des yeux contribuent également à rendre plus esthétique cet objet que l'ovalité prédispose à prendre l'aspect d'un visage…
Très vite, les enfants, désireux d'être remarqués et mis en valeur grâce à la possession d'une lanterne magnifique, rivalisèrent d'imagination. C'est alors parfois toute la famille qui s'initie à la sculpture légumière. A partir de 1905, les premiers concours de lanternes sont organisés, et certaines deviennent de véritables maquettes lumineuses en carton ou en papier mâché. A la belle époque commencent à apparaître des lanternes en forme de beffroi, de leughenares, d'hôtel de ville, de statue de Jean Bart, et même d'hommes politiques comme Clemenceau ou Fallières.
Aujourd'hui, ces concours existent toujours, et betteraves et maquettes défilent souvent devant des jurys différents. Il faut reconnaître que ces objets sont devenus très dissemblables et que beaucoup de maquettes ne sont dorénavant ni lumineuses ni destinées à défiler. Si bien que beaucoup de gens se demandent pourquoi un concours de maquette, visiblement sans rapport avec le reste de la cérémonie, est organisé le soir de la Saint-Martin. Quant aux « papier lantern », elles ont disparu sous leur forme traditionnelle mais les lanternes de papiers tenues à l'extrémité d'un manche sont très nombreuses. Certaines de ces lanternes sont conçues à l'école par les enfants eux-mêmes, qui parfois appellent cet objet « un Saint-Martin ». La majorité d'entre elles est cependant fabriquée industriellement. Elles sont alors souvent colorées et parfois à l'effigie de héros de dessins animés ou … d'horribles citrouilles.
Les chansonsLe tintamarre accompagnant encore la procession au début du siècle (chansons, teutres, trompettes en plâtre, clochettes et cornes de brume) n'est plus le même aujourd'hui. Les airs traditionnels ne sont plus interprétés par les enfants eux-mêmes mais par l'harmonie locale. Aux instruments de musique des enfants ont succédés des pétards, et le répertoire se limite très souvent à la chanson :
Saint-Martin boit du vin
Dans la rue des Capucins
Il a bu la goutte, il l'a pas payée
On l'a mis à la porte avec un coup de balai
et parfois encore ses variantes :
Il est né
Dans la rue des Vieux Quartiers
Il est mort
Dans la rue du Lion d'Or
Il a bu la goutte, il l'a pas payée
On l'a mis à la porte avec un coup de balai
Saint-Martin boit du vin
Dans la rue des Capucins
Il a fait un schète
Dans la rue du loup
Pourtant, le répertoire était à l'origine beaucoup plus varié. Outre les chansons en flamand, qui ont naturellement disparu, d'autres comme celles des croquendoules, chantée pour réclamer la fameuse récompense, tend à disparaître. Si bien qu'aujourd'hui beaucoup d'enfants ignorent cette chanson, et parfois même jusqu'à la signification du mot croquendoule, ne connaissant que le terme volaeren.
Saint-Martin, boule, boule, boule,
Fais des croquendoules !
Dans la rue des Capucins
Schite des boudins, Schite des boudins
Au début du siècle, les jeunes dunkerquois chantaient encore une version dont les paroles mêlaient français et flamand :
Saint Martin boule, boule, boule,
Saint Martin, boule,
Saint Martin, boule, boule, boule,
C'est Saint martin,
Saint Martin qui vient
Paekt een stock
En slaet op zyn kop
En dat hy daer mee door lopt.
(Prend un bâton
Et Frappe sur sa tête
Et qu'avec ça il fiche le camp)
On pouvait également entendre cette autre version :
Sinte Maerten leule, leule, leule
Als t'hemn schit zyn broek is vol
(Saint Martin, leule
Quand il chie son pantalon est plein)
Chose plus surprenante, le rituel étant alors étroitement lié aux métiers de la mer, des chansons du répertoire dunkerquois comme Mon Oncle Cô ou Ah ce qu'elle est courue la pêche à la morue étaient entonnées. Rappelons pour replacer les choses dans leur contexte que l'âne de Saint Martin fut retrouvé par des enfants de pêcheurs et que les participants au défilé étaient vêtus de cirés, s'éclairaient à l'aide de fanaux et utilisaient pour faire du bruit cornes de brumes et chaînes de marine. Mais quiconque se hasarderait aujourd'hui à lancer de telles chansons aurait droit aux réprobations de nombreux dunkerquois soucieux de ne pas laisser le carnaval « déborder » sur d'autre festivités…
Les récompensesLes volaeren, petits pains à deux têtes, ont une forme immuable et ancestrale. La plupart des boulangers du dunkerquois en produisent, et certains livrent également les mairies par dizaines de caisses… Il est de tradition que la municipalité qui organise le cortège se charge de récompenser les enfants en distribuant au moment de la dislocation du cortège ou du concours de betterave un volaere à chaque participant.
On remarque cette récompense est très attendue et que les paroles de plusieurs chansons exhortent Saint Martin à se livrer à une distribution immédiate et générale…
Jusqu'au milieu du XIXème siècle, et encore un peu plus tard dans certaines bourgades de la campagne flamande, les enfants passaient également de maison en maison, équipés de leurs lanternes, et réclamaient quelque récompense, plus souvent d'ailleurs sous forme sonnante et trébuchante que sucrée. Cette tradition disparue ne doit évidemment en aucun lieu servir de caution historique au « trick-or-treat », le racket d'Halloween que pratiquent désormais certains enfants à l'occasion de la Saint-Martin.
Source : http://kiek-reusche.ifrance.com/stmartin/index.html=>
Dunkerque : La Légende de la Saint MartinSaint Martin 2007
Curieuse destinée que celle de Saint Martin : Alors qu'il n'avait jamais traversé la Flandre et qu'il était d'une grande sobriété, la légende veut qu'il se soit
arrêté à Dunkerque et qu'il ait été tellement bien reçu (trop diront certains) que son âne profita de son inattention pour se sauver.
Peu importe si saint Martin était en train de faire bonne chère ou de prier Saint Eloi, comme l'affirme une version différente, toujours est-il que l'âne, attiré par les chardons s'est effectivement enfui dans les dunes.
N'écoutant que leur bon cœur, les habitants de Dunkerque, et tout particulièrement les enfants, se sont aussitôt lancés à sa recherche, munis de lanternes, et l'ont rapidement retrouvé.
En guise de remerciement, le bon Saint Martin aurait transformé les crottes abandonnées dans les dunes par sa monture en brioches connues sous le nom de craquendoules ou de "voolaeren" (follards).
Pour commémorer l'incident chaque année à la Saint Martin, les habitants de la Flandre maritime défilent dans les rues en chantant et en brandissant des lanternes.
A cette occasion, les boulangeries se remplissent de follards et les écoles organisent de très sérieux concours de lampions et de betteraves sculptées.
En 1905, les participants au concours pouvaient même choisir entre trois catégories : lanternes monumentales, lanternes originales ou betteraves artistiques.
Le concours de Betteraves et Lanternes :
Dans le cadre de la Saint Martin 2007, la Ville de Dunkerque Organise un grand concours de lanternes artistiques et de betteraves ouvragées.
- La participation à ce concours concerne tous les enfants résidant à Dunkerque ou dans l'agglomération.
- Chacun des participants doit remplir le bon d'inscription (disponible dans la colonne de droite de cette page) comportant ses nom, prénom, âge et adresse, et le remettre au jury lors de la présentation de sa lanterne ou de sa betterave le 10 novembre, selon les programmes établis pour chaque quartier.
- Chaque participant recevra un prix.
- Le concours est ouvert aux enfants de 4 à 12 ans.
- la décision du jury sera sans appel.
- L'organisateur du concours ne pourra être tenu pour responsable si, pour des raisons indépendantes de sa volonté, le concours devait être, en totalité ou en partie, reporté, modifié ou annulé.
- Tous les participants au concours sont récompensés sur place.
- Les 50 gagnants seront informés individuellement.
Attention ! Les lanternes achetées dans le commerce qui seront présentées au jury ne seront pas prises en compte pour le classement.