on va commencer fort pour les débats je vous propose de donner votre avis sur cette affaire dramatique...
Chantal Sébire: «Elle ne pouvait plus attendre»
Après le décès de Chantal Sébire, survenu mercredi soir, l'heure est aux interrogations: la malade, condamnée par une tumeur au cerveau incurable, a-t-elle mis fin à ses jours? A-t-elle été aidée pour mourir dignement, comme elle le réclamait depuis plusieurs semaines? Sa maladie l'a-t-elle emportée de mort naturelle?
«Le gouvernement n'a pas su entendre»
«Je me sens bouleversée. Elle a dû partir toute seule en cachette. Je trouve ça vraiment moche. C'est le gouvernement qui n'a pas su écouter, affirme Marie Humbert sur Europe 1, jeudi. Au téléphone, elle me disait qu'elle n'en pouvait plus. Qu'elle ne pouvait plus attendre. Elle n'avait même plus la force d'aller en Suisse. Je lui disais de ne pas faire de bêtise parce qu'elle me disait qu'elle allait se jeter par la fenêtre.»
Et la mère de Vincent Humbert, qui avait aidé son fils à mourir et poursuit aujourd'hui son combat pour la légalisation de l'euthanasie d'ajouter: «Elle a été obligée de faire ça toute seule et c'est triste, vraiment. Il y a deux mois, on aurait pu l'aider, sans en arriver là, où elle a dû partir toute seule en cachette, et je trouve ça vraiment moche. Tous les Français ont entendu son message, c'est le gouvernement qui n'a pas su entendre.»
«Il faut arrêter de nous dire qu'on ne peut pas légiférer»
Un sentiment partagé par Jean-Luc Romero, président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD): «Elle était depuis quelques jours vraiment à bout, extrêmement fatiguée, elle souffrait énormément. Il faut attendre que le procureur se prononce», a-t-il déclaré sur RTL, jeudi matin. Et d’estimer: «Chantal Sébire a oublié ses souffrances pour sensibiliser les Français à la situation des gens qui sont en fin de vie. Il est temps que les politiques entendent les douleurs des familles. Face aux souffrances et aux drames humains, on peut plus laisser les familles seules.»
Pour Jean-Luc Romero, l’Etat se dérobe en refusant de légiférer. «On peut jouer sur les mots, mais une euthanasie, on souhaite toujours que ce soit exceptionnelle. Il faut arrêter de nous dire qu'on ne peut pas légiférer dans l'urgence, dans l'émotion. Il y a de l'émotion tout le temps», assure-t-il citant la loi belge qui, avant d'autoriser une euthanasie, requiert deux avis de deux médecins, avec une commission qui vérifie. «En Belgique, plus de 40 personnes qui vont jusqu'à la démarche d'euthanasie par mois!» conclut-il.
Pour Jean Leonetti, le député UMP des Alpes-Maritimes rapporteur de la loi de 2005 sur la fin de vie, la question n'est pas là. «Chantal Sébire n'a pas demandé à la loi de s'appliquer. La loi aurait pu soulager ses souffrances même au prix de raccourcir sa vie, a-t-il déclaré jeudi, sur RTL. Son choix était une demande de suicide.» Et d’ajouter: «Je ne sais pas dans quelles circonstances Chantal Sébire est morte. On peut quand même imaginer que, peut-être, elle a mis fin à ses jours. C'est une liberté qui est respectable».
Morte seule ou accompagnée?
Mercredi soir, le procureur de la République de Dijon, Jean-Pierre Allachi, s'est rendu sur place vers 21h30. Selon lui, les causes de la mort de Chantal Sébire demeurent jusqu'à présent inconnues. «Nous n'en connaissons pas les causes, nous allons effectuer des prélèvements et nous ferons des analyses, nous en saurons plus demain» (jeudi), a-t-il déclaré lors d'un point presse à Plombières-lès-Dijon. Interrogé sur les hémorragies dont souffrait Chantal Sébire lors de ses violentes crises, le procureur a indiqué «qu'à ce stade, il n'existait pas d'éléments patents de signe d'hémorragie».
Selon le journal «Bien public», ses enfants et son frère étaient présents.
source : 20 minutes